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PAUL-JACQUES BONZON

 

  

Paul-Jacques Bonzon nouvelliste

par Cédric Allegret

 

 

 

Lire les nouvelles

 

Le grand linceul blanc   

  Les monstres de la Maladetta  

Le père Noël n'avait pas six ans

Le chamois de Zimmis

 

Selon la définition du Petit Robert, un nouvelliste est « un auteur de nouvelles », récit généralement bref, de construction dramatique, et présentant des personnages peu nombreux.

  Bien que le nom de Bonzon reste indissociable de la série de romans pour la jeunesse les Six Compagnons, depuis peu on le sait aussi auteur de théâtre et même illustrateur de cartes postales. Avec ses dessins humoristiques, très proches de la bande dessinée, il aurait été surprenant que son nom ne figure pas au sommaire d’illustrés pour enfants ; d’autant plus que son « Tout-Fou »  fut publié en 1962 par Dupuis (éditeur belge dès 1938 du célèbre hebdomadaire et personnage de Spirou).

  En 1947 Paul-Jacques Bonzon publie « Delph le marin ou l’appel de la mer » aux éditions SUDEL, éditeur qu’il retrouvera en 1955 pour « Fan-Lo le petit poisson qui avait fait le tour du monde et des hommes ».

  Les éditions SUDEL (Société universitaire d’édition et de librairie), laïques, éditent depuis le 1er juin 1946 un bimensuel de 16 pages de format 19 x 28,5 cm du nom de FRANCS JEUX. Il comporte des BD (notamment de Cézard, futur créateur d’Arthur le Fantôme dans Vaillant en 1953 puis Pif) et beaucoup d’articles et de jeux didactiques. Ce bimensuel aura un temps sa version pour filles et absorbera TERRE DES JEUNES en septembre 1972, avant de devenir VIRGULE en septembre 1979. Le dernier numéro paru sera le n°747/748 du 15 juin 1979.
Au sommaire du n°174 du 15 août 1953 débute « Les Monstres de la Maladetta », une nouvelle à suivre en double page sur trois numéros jusqu’au n°176 du 15 septembre 1953. Illustrée par Igor, qui réalise la couverture du n°174, cette nouvelle met en scène deux enfants des Pyrénées espagnoles, Miguel et Pablo. Partis à la recherche, avec un groupe d’hommes, d’une femme disparue dans la montagne, ils se perdent à leur tour. Le hasard les fait retrouver la femme disparue, blessée au fond d’une trappe à ours. Après lui avoir porté secours, ils chercheront une caverne pour passer la nuit mais devront affronter des ours…

Dans cette nouvelle, on retrouve les éléments qui font la particularité de Paul-Jacques Bonzon : l’Espagne, les enfants, la solidarité, la débrouillardise et le courage. On ne peut, aussi, que penser à l’univers de l’écrivain Jack London : la nature et les animaux sauvages, le froid, la faim et la nécessité de tuer pour survivre (« Un steak » et « Construire un feu »).
A noter, page 2, 3e colonne, une étourderie de l’auteur ou une coquille de l’éditeur : Miguel est appelé « Jean-François ». Il faut savoir que les personnages fétiches du bimensuel, présentant certaines rubriques, s’appelaient Jean-François et Françoise (ce qui permettait une homonymie avec le titre de la revue).

  Au sommaire du n°16 du 20/11/1952 de FRANCS JEUX AFRICAINS (édition d’Alger) on peut aussi découvrir « Le grand linceul blanc » une nouvelle de 2 pages dont l’illustrateur n’a pas signé son œuvre.
Cette nouvelle débute précisément à l’automne 1927, en Savoie. Antoine Rivaz doit rester au village pour soigner sa femme malade et s’occuper de sa petite Micheline âgée de 3 ans. La neige menaçant de tomber, son fils François, âgé de 12 ans, lui propose de monter à leur chalet d’été à deux mille mètres d’altitude pour redescendre le fourrage pour les bêtes. Accompagné de sa mule Bichette, il se trouve bientôt cerné par la neige et, perdu, sa mule ira jusqu’au bout de l’effort pour le sortir du « grand linceul blanc ».

  Il est amusant de noter que, dès 1952, Paul-Jacques Bonzon utilise le surnom de Bichette pour un de ses personnages, surnom qu’il reprendra en 1966 pour en baptiser l’héroïne principale de sa série « La Famille HLM » dans l’aventure « Où est passé l'âne Tulipe ».
Il est aussi intéressant de noter que cette nouvelle se termine par la mort d’un des personnages principaux, ce que Paul-Jacques Bonzon évite à son jeune public, sauf en 1958 dans « L’Eventail de Séville ».

  Dans les n°244 du 15 juillet 1956 à n°250 du 15 octobre 1956 de FRANCS JEUX PATTES, on peut aussi trouver la publication du roman FAN-LO, illustré par Gring.

  Ces textes ne sont que l’arbre qui cache la forêt de l’œuvre de nouvelliste de Paul-Jacques Bonzon. Il y a fort à parier qu’entre 1946 et 1956, notre auteur a du fournir de nombreuses nouvelles à FRANCS JEUX, profitant du formidable essor des publications pour la jeunesse dans les dix années qui ont suivi la Libération.

 

 

Cédric Allegret

 

 

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