La réédition d'un texte de
Paul-Jacques Bonzon, d'un éditeur chez un autre, a toujours
été l'occasion pour l'auteur d'une réécriture. L'écrivain
peut retravailler son texte par perfectionnisme, repentir ou
répondre aux demandes de son nouvel éditeur qui exige des
coupes pour rentrer dans le calibrage typographique d'une
collection ou adapter un texte à une nouvelle génération de
lecteurs. Ce fut notamment le cas des romans "Du
gui pour Christmas" et "Mon
Vercors en feu".
Etonnament, le seul roman
d'anticipation de l'auteur, "Le
Voyageur sans Visage", n'avait pas connu de variante
entre les versions parues en 1958 et en 1962. S'inscrivant
dans la lignée des récits intemporels de Jules Verne et de
H.G.Wells, comme l'a montrée l'étude
de Michel39, "Le Voyageur sans Visage" n'avait donc
pas vieilli durant ces cinq années.
Il m'a fallu moi-même
revenir à la source de ce roman. J'ai découvert que ce que
l'on tenait pour la première édition de ce texte était en
fait, déjà, sa seconde version. Je vous invite à grimper
dans ma machine à remonter le temps et à arrêter les
compteurs au samedi 1er juin 1957 sur la...
TERRE DES JEUNES
En
couverture du n°194, César Pioche et Sophie, les héros du
bimensuel "Terre des Jeunes" annoncent la parution du
"Voyageur Invisible". Il pourrait très bien s'agir d'un
documentaire car est aussi question d'autres sujets
scientifiques: les déserts sous-marins et l'ère atomique.
Le début du roman de P.-J.Bonzon se trouve
page 10, s'étalant sur trois colonnes, illustré en noir et
blanc par J.Latappy.
"Terre des Jeunes" est un bimensuel de 16 pages, format 21 x
27 cm, tiré à 14 500 exemplaires, s'adressant aux 13-16 ans.
Fondé à Toulouse par un groupe de professeurs du second
degré, il est repris en 1950 par les éditions Rageot puis
par les Publications Enfantines.
Les
Publications Enfantines sont déjà connues de Paul-Jacques
Bonzon. Lancées par le Syndicat des Instituteurs, La Ligue
de l'Enseignement, la Coopérative de l'Enseignement laïc
(Freinet) et les Francs Camarades (patronages laïques),
elles éditent "Francs Jeux", publication pour laquelle notre
auteur a déjà donné des
nouvelles.
JEAN
LATAPPY, L'ILLUSTRATEUR
Sans doute parce que
cette histoire s'adresse à des adolescents, le trait du
dessinateur choisi par la rédaction est adulte. Les
personnages et les décors sont réalistes. Les visages et les
expressions sont graves, expressionnistes, renforcés par les
hachures noires qui donnent une ambiance inquiétante. Si
cela n'était pas anachronique, on pourrait trouver une
parenté entre le dessin de Jean Latappy et celui du maître
argentin, Alberto
Breccia.
Né à Châtellerault le
15 juillet 1923, Jean Latappy a surtout illustré des
ouvrages liés à la mécanique et à l'aviation. On lui doit
les illustrations de:
- Le Grand Livre des vraies autos (texte de Paul
Cogan, éditions Gautier-Languereau, 1956)
-
L'aviation nouvelle (Larousse, 1958)
Il a aussi
publié des dessins
sur la moto dans le n°3 de la revue « Tout droit » en
1961 et le "Nouveau manuel de
l'agent de maitrise" (par Pierre Demarne et Jacques Ferras,
Entreprise Moderne d’Édition, 1967).
Entre 1956
et 1962, il illustre les
couvertures n° 91, 95-96, 98, 101-102, 104, 106 de la
collection "Le Rayon Fantastique" coéditée par Gallimard et
Hachette.
En
jeunesse, il illustre "Mon pays en liberté" de Maurice Oléon
chez SUDEL en 1961.
Est-il
l'auteur en 1958 des cartes
en feuillets dépliants parues dans "Mystérieux
Objets Célestes" d'Aimé Michel? De futures recherches
nous permettrons d'explorer cette piste.
Il termine
sa carrière professionnelle comme illustrateur-concepteur
publicitaire au journal "Sud-Ouest". Il est décédé à Sarlat
la Caneda, le 19 janvier 2019 à l'âge de 95 ans.
DU
VOYAGEUR INVISIBLE...
AU
VOYAGEUR SANS VISAGE
"Le Voyageur
invisible" est publié dans "Terre des Jeunes", sous la forme
de 9 livraisons entre le n°194 (1er juin 1957) et le n°202
(1er octobre 1957), à raison de 3 pages par numéro.
La structure du roman,
telle qu'on la connaît aux éditions Gautier-Languereau et
Hachette, se compose de 9 chapitres et d'un dixième sous
forme d'épilogue. Alors que dans la version livre ces
chapitres seront titrés, le découpage en 9 livraisons dans
la presse ne comporte aucun titre ni indication d'épisode.
Seul un court résumé en début de page resitue l'action.
En revanche,
Paul-Jacques Bonzon utilise des inter-titres pour séparer
les scènes à l'intérieur d'un même chapitre. Parmi ces
inter-titres, il est intéressant de noter que seuls deux
seront conservés pour donner un titre de chapitre dans la
version livre: "Comment
atteindre Santos?" et "Une
curieuse boutique". Là où l'auteur plaçait un
inter-titre dans la version presse, on retrouvera dans la
version livre la séparation avec les symboles typographiques
*** .
première
livraison (n°194) versus chapitre 1
Le début du texte
contient bien le titre de journal que Sylvain lit: "LE
CHIMISTE PIERREFITTE AURAIT ENFIN REALISE LE REVE DE
L'ECRIVAIN H.G. WELLS: L'HOMME INVISIBLE". Ce texte sera
tronqué par une erreur typographique dans l'édition
ultérieure Gautier-Languereau.
La réécriture du texte
est minime, d'ordre formel: quelques modifications de
tournures, des ajouts ou suppressions de dialogues sans
réelle importance. Cependant, on peut noter un détail
intéressant qui donne un autre éclairage au titre. Lorsque
Sylvain frappe à la porte du professeur Pierrefitte, une
vieille dame lui ouvre "croyant
avoir sans doute à faire à un voyageur
de commerce". Cette expression sera
remplacée dans la version livre par celle de "représentant
de commerce". Ce terme de "voyageur" est la seule
trace du titre dans le texte, commune aux deux versions.
L'ajout de " sans visage" ne peut que faire penser au titre
de la pièce de théâtre de 1937 de Jean Anouilh: "Le
voyageur sans bagage" qui, à défaut d'avoir perdu son
apparence humaine, a perdu la mémoire.
Le chimiste
Pierrefitte est simplement décrit comme "un
homme de petite taille" dans la version de 1957
alors qu'il porte barbiche au menton et lunettes de myope
dans la version livre. Il semble avoir une réelle aversion
pour les journalistes, aspect qui sera atténué dans la
version de 1958.
La version de 1957
apporte une précision notable, de la bouche même du
professeur: "A ce jour la
transparence n'a été réalisée que sur deux personnes, la
vieille dame qui t'a ouvert la porte tout à l'heure et qui
n'est autre que ma mère... et moi-même". Ainsi, la
version livre de 1958 gomme le lien de parenté entre ces
deux personnages. Enfin, concernant l'invention en
elle-même, la version originelle est plus précise: "De
nombreuses expériences ont été faites sur des animaux,
seules les plantes se sont montrées réfractaires".
deuxième
livraison (n°195) versus chapitre 2
Ce chapitre a beaucoup
plus été remanié, tant sur sa forme que sur son fond.
Sylvain relate à sa soeur Jacqueline les événements avant
l'incendie du laboratoire: "J'ai
entendu un gémissement et un bruit de meuble renversé. Le
chimiste venait de s'effondrer sur le plancher, il
respirait difficilement, la main sur la poitrine".
Visiblement, Pierrefitte est victime d'une crise cardiaque
alors que dans la version livre, il a été pris d'une
violente quinte de toux, a perdu ses lunettes et a heurté la
table de la tête en voulant les ramasser". Dans la première
mouture, Sylvain vient en aide au chimiste en le soulevant
par les épaules, alors que dans la version suivante, c'est
le chimiste qui crie à Sylvain de fuir.
Pierrefitte est mort,
dans la version de 1957, alors "qu'il
a été blessé, brûlé aux mains. On l'a emmené à l'hopital"
dans la version de 1958. La réaction de Sylvain est donc
différente entre "Mais
alors, si Pierrefitte est mort, s'il ne reste rien de sa
maison, le secret de l'homme invisible est perdu pour
toujours? C'est affreux, Jacqueline!... Jamais plus tu ne
verras mon visage!" et "Blessé?
répéta Sylvain... Mais ce n'est rien, dis-moi que ce n'est
rien! Il ne va pas me laisser comme ça, invisible? Ce
serait épouvantable! Ce n'est pas possible, pas
possible...". Comme dit le proverbe, tant que
Pierrefitte est en vie, il y a de l'espoir.
troisième
livraison (n°196) versus chapitre 3
Paul-Jacques Bonzon
coupe court à tout espoir dans le chapitre 3 de la version
livre. Il fait dire par Jacqueline à Robert Guénec, l'ami de
Sylvain, que les journaux ont annoncé la mort de
Pierrefitte.
La visite du second
laboratoire du chimiste à Verrières ne permet pas de
découvrir des papiers mais deux enveloppes portant des
timbres brésiliens, timbres que Robert collectionne (version
livre). Cette version est plus précise car il y est aussi
question de dates d'expédition et du tampon de la poste
brésilienne qui commence sans doute par les lettres "s" et
"a".
Lorsque Robert
rencontre son camarade Sylvain, "mannequin
sans tête", il ne peut que constater
douloureusement à quel point le caractère de Sylvain s'est
aigri. Cependant, il s'approche de son camarade, malgré
l'effroi qui l'habite et le serre contre lui en lui
promettant de le sauver.
quatrième
livraison (n°197) versus chapitre 4
La description de la
rue Jean-Savel, où habite le neveu de Pierrefitte, change
d'une version à une autre. La description de 1957 est
misérabiliste: "Dans ce
quartier pauvre les maisons n'avaient pas de concierges.
Il fallait suivre des cours sans fin, des corridors
sombres, grimper des escaliers branlants, se heurter à de
la marmaille déguenillée, frapper à toutes sortes de
portes". Elle est atténuée dans la publication en
livre: "Sans être mal
famée, la rue Jean-Savel n'avait rien d'attrayant. Elle
n'était qu'un fouillis de vieilles maisons au bout de
couloirs sans fin, au fond de cours sombres comme des
caves". Tout l'aspect social a été gommé, pour ne
garder que l'aspect architectural.
Le père de Robert, M.
Guénec, réussit à entrer en contact avec Antonio Rodriguez,
ami brésilien du chimiste. La lettre que ce dernier lui
adresse est différente d'une version à une autre.
- 1957: "Monsieur, Je partage
l'intérêt que vous portez à ce jeune Français. Je suis en
effet resté en relations avec Etienne Pierrefitte. Sous le
sceau du secret, je puis vous dire que je suis au courant
de ses travaux sur l'homme transparent. Quelques mois
avant sa mort il m'avait indiqué l'état de ses recherches.
Je connais assez les sentiments humains de mon vieil ami
pour penser que, dans un cas semblable, il m'autoriserait
à utiliser ses recherches puisqu'il s'agit de sauver
quelqu'un. Cependant, après avoir revu ses notes, la
réalisation de votre désir me paraît très hasardeuse.
Certains corps indiqués sont infiniment rares. Je vous
demande un certain temps. De toute façon, je vous tiendrai
au courant. Antonio Rodriguez".
- 1958: "Monsieur, la nouvelle de la
mort de mon vieil ami Pierrefitte me touche profondément.
Je n'avais rien reçu de lui depuis trois mois mais je ne
supposais pas qu'il n'était plus. L'autre nouvelle,
"l'accident" survenu à ce jeune garçon, me bouleverse
également. Sous le sceau du secret, je puis vous dire que
je suis au courant des recherches d'Etienne Pierrefitte
sur l'homme transparent. Il me les a communiquées il y a
environ six mois, alors que ses essais sur des souris et
des cobayes se révélaient concluants. Il me disait alors
ses hésitations à les répéter sur l'homme. Il m'avait fait
promettre de ne pas divulguer ses expériences mais je
connais assez les sentiments humains de mon vieil ami pour
penser que, dans un cas semblable, il m'autoriserait à
utiliser ses recherches. J'ai donc étudié ses notes.
Malgré mon grand désir de vous venir en aide, je ne vous
cache pas les difficultés de tous ordres qui me rendront
difficile la réalisation des expériences de Pierrefitte.
Certains sels et surtout certain alcaloïde, provenant
d'une plante extrêmement rare, seront difficiles à
trouver. Mais la santé d'un homme est en jeu. Je ferai
tout mon possible pour réussir. Antonio RODRIGUEZ".
Une réplique de
Robert, plus loin dans le texte a été supprimée: "Mon
vieux Sylvain, je me souviens avoir lu, quand j'étais
gosse, une histoire de petit nègre qui me lamentait de
n'être pas blanc comme tout le monde et qui, un jour, a
trouvé le moyen de devenir blanc". Il s'agit d'un
clin d'oeil au roman de l'auteur Mamadi
ou le petit roi d'ébène paru quatre ans auparavant.
Cette allusion a disparu dans le livre de 1958.
Dans la
version originelle du passage sur la "déambulation des
masques", c'est l'agent de police qui arrache le masque de
Mardi-Gras et non Sylvain.
Antonio Rodriguez écrit une lettre datée du18 mars dont le
contenu est légèrement différent de la version livre: "Je viens vous tenir au
courant des travaux que je poursuis sans relâche. Les
formules de mon ami français viennent de me permettre de
réaliser la transparence de la cellule vivante.
L'expérience sur des animaux a été concluante.
Malheureusement l'opération inverse n'est pas au point.
J'éprouve des difficultés à réaliser certains
contre-éléments dont la stabilité, d'après Pierrefitte,
est d'ailleurs très précaire". Il n'est pas
question de "termigane", extrait d'une plante rare en
Amérique du Sud. C'est avec cette lettre que Paul-Jacques
Bonzon fait débuter le chapitre 5 de son livre.
cinquième
livraison (n°198) versus chapitre 5
M.Guénec décide d'accompagne Sylvain au Brésil. Ce projet
est qualifié par la mère de Sylvain de "sacrifice"
dans la version de 1957 mais de "service"
dans 1958la version livre de . D'ailleurs, en contre-partie
de ce sacrifice, la mère de Sylvain prend une hypothèque sur
la petite maison de Villebon. Les petites gens sont toujours
honnêtes et reconnaissantes chez Bonzon.
Mais M.Guénec ne peut accompagner Sylvain car il est pris de
violentes douleurs au côté gauche (dans la version livre) et
le médecin lui diagnostique une crise aiguë d'appendicite
qui, remettons les choses à leur place, se situe plutôt à
droite...
Les
événements qui suivent sur le bâteau Tras-Os-Montès ont été
entièrement remaniés par Bonzon dans la publication de 1958.
Pour la première fois dans son histoire, il introduit de
l'humour. D'abord par la scène de la vieille dame qui
s'offusque que Sylvain ne la laisse pas s'asseoir sur la
chaise longue à côté de lui car il est "- à
quelqu'un qui va revenir. - Comment! Je suis sur le pont
depuis une demi-heure, je n'ai vu personne près de vous!".
Ensuite, Robert se présente au commissaire de bord comme
"illusionniste" et réalise un spectacle extraordinaire avec
l'aide de Sylvain et de son invisibilité. La version de 1957
aborde quant à elle le voyage d'une manière presque
elliptique..
sixième
livraison (n°199) versus chapitre 6
Une scène a été
rajoutée dans le livre. Sylvain ne retrouvant pas Robert au
point de rendez-vous prévu, il l'attend plusieurs jours. Il
décide de téléphoner aux hôpitaux pour savoir si un certain
Robert Guénec a été hospitalisé. Il trouve des pièces de
monnaie par terre, ce qui lui permet d'appeler d'une cabine
téléphonique, mais en vain.
Sylvain pénêtre
ensuite dans une petite librairie-papèterie où il compte
trouver le nécessaire pour écrire et poster une lettre. La
vendeuse partie à l'étage, il s'étend "à
même le carrelage". Dans la version de 1958,
l'auteur ajoute une précision entre parenthèse: "il
n'y a pas de parquets au Brésil" (sic).
septième
livraison (n°200) versus chapitre 7
La
septième livraison ne sera que peu réécrite pour donner le
chapitre 7 du livre. En lachant prise l'échelle arrière de
l'autobus, Sylvain tombe sur la chaussée et se foule sans
doûte le pied, détail qui n'existait pas. Bonzon rajoute
aussi la pluie qui rend visible Sylvain car les gouttes
d'eau rebondissent sur son dos et sa tête.
Maria-Luisa, orpheline de père comme bien souvent chez
Bonzon, fait son apparition. Elle est au
service du Sihore Ferreira, tout comme le
"vieux nègre",
terme qui n'a pas été édulcoré, certainement par oubli. Plus
loin, on parle de "vieux domestique noir". Bonzon rend
Maria-Luisa moins soumise à sa condition de domestique
lorsqu'il lui fait dire dans la version de 1958: "Je
voudrais que la pluie redouble; les invités ne viendraient
peut-être pas, je pourrais me coucher plus tôt".
Bonzon rajoute la décharge que signe Robert pour sortir de
l'hôpital et qu'il appelle "levée
d'écrou", comme pour un prisonnier. Dans la version
originelle, il a tout de suite l'idée d'écrire sur une
feuille de carnet qu'il accroche au lampadaire où il devait
se retrouver avec Sylvain: "Sylvain,
attends-moi ici".
huitième
livraison (n°201) versus chapitre 8
Cette huitième livraison n'est que peu
modifiée lors de son édition en livre. Tout juste Bonzon
rajoute-t-il le détail de la préparation du termigane et que
les cheveux de Sylvain "sont longs". L'accent est mis aussi
sur l'émotion de Sylvain qui a la larme facile et tombe dans
les bras de son camarade "en
pleurant de joie".
neuvième
livraison (n°202) versus chapitre 9 et épilogue
Cette huitième livraison n'est que peu modifiée,
essentiellement stylistiquement, lors de son édition en
livre. On remarquera le clin d'oeil de l'auteur avec la
présence de personnes portant les prénoms de Jacques et
de Babette, le prénom et surnom de ses enfants. La fin de la
publication originelle se termine sur ces mots de Robert: "Tu es un sage, Sylvain".
***
Ainsi, Paul-Jacques Bonzon aura goûté à la prépublication
d'un de ses romans dans la presse. A n'en pas douter, le
découpage en livraisons lui aura permis d'appréhender d'une
autre manière le découpage et le nommage de ses chapitres
lors du passage de son texte en livre. Même si le titre a
changé, si certains paragraphes ou dialogues ont été
réécrits, le plus grand changement réside dans le choix de
l'illustrateur. C'est aussi la preuve que les romans de
Paul-Jacques Bonzon, de par leur qualité, s'adressent aussi
bien aux enfants qu'aux adultes, à l'image des générations
réunies autour de Sylvain, à la fin du roman.
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