Bibliothèque
verte
Illustrations
: Philippe Daure 57
Mention : Bibliothèque Hachette
Couverture non illustrée, revêtue d'une jaquette.
No
10
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Bibliothèque
verte
Illustrations
: Albert Chazelle 70
No
429 |
Sous le
ciel presque provençal de Montélimar, trois bons copains, Poulou,
L'Escarbille, et Mouli, rêvent d'aventure. Or, voici qu'un jour
débarque clandestinement d'un camion, au bord de la route, un jeune
garçon qui disparaît aussitôt. Il n'en faut pas davantage pour
intriguer les trois camarades. Qui est ce jeune inconnu ?...
Qu'et-il venu faire à Montélimar ?... Pourquoi se cache -t-il ?
C'est cette intrigue quasi policière qu'ils vont s'acharner à
dénouer en secret... non, pas tout à fait en secret car
Farigoulette, la petite loueuse de jouets du parc, a surpris une
conversation.
Et c'est ainsi que brusquement se découvre une affaire étrange,
saisissante, qui va bouleverser la petite ville, et dont le dernier
épisode n'est pas le moins poignant.
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L'affaire débute sur la nationale 7...
Les sympathiques Compagnons de la Croix-Rousse passent le mois d'août à Montélimar où
ils ont trouvé à s'occuper. Et voilà que Tidou et le Tondu, embauchés dans une
station-service, découvrent un jeune passager clandestin à bord d'un poids lourd qui
s'arrête au relais.
L'inconnu prend la fuite, mais Tidou et le Tondu, grâce à leur chien kafi, le retrouvent
un peu plus tard. Et ce garçon leur fait alors un étrange récit...
Qu'est devenue une certaine fillette, disparue dix ans auparavant au cours d'un incendie?
A-t-elle péri dans les flammes? Vit-elle en ville sous un faux nom? Pour élucider ce
mystère, les six Compagnons devront se démener comme de beaux diables! |
Disparue de Montélimar : le mystère ?
Les bibliophiles auront sans doute remarqué la similitude de deux titres de romans écrits par Paul-Jacques Bonzon.
Le premier, paru en 1957, "La disparue de Montélimar", l'autre, sauf erreur, en 1970, sous le titre
"Les six compagnons et la disparue de Montélimar".
C'est la seule fois, à ma connaissance, que Paul-Jacques Bonzon adapte l'un de ses romans hors série, et en fait une aventure des six compagnons.
L'histoire est la même, et beaucoup de noms de personnages n'ont pas changé.
Dans La disparue de Montélimar, il y a trois héros :
Fabien Roubolas, plus connu sous le surnom de L'Escarbille, sobriquet qui lui vient d'un tic : il bat des paupières de l'oeil gauche à une vitesse vertigineuse.
L'Escarbille travaille, en ce début de vacances, à vendre des nougats.
Le deuxième est Poulou. Ce nom ne nous est pas inconnu, puisque c'est celui de l'un des personnages de la famille H.L.M, le bon gros Poulou.
Poulou, Paul Plantevin, travaille dans un garage, "L'escale des poids lourds". Il fait aussi office, à l'heure des "coups de feu", de
serveur ou de plongeur. Le reste du temps, il distribue l'essence, "fait" les crevaisons, ou simplement les courses.
Bien bâti, large d'épaule, c'est un jeune hercule.
Le troisième, c'est Mouligasse, Moulou, surnom du à sa mollesse
: son instituteur avait toujours prétendu qu'il n'avait pas de colonne vertébrale, et ses camarades disaient qu'il était fait en pâte de nougat. Justement, il travaille dans une nougaterie...
C'est un bon gros garçon à la tête comme une coucourde, arrivant toujours en retard, mais un gars sur lequel on pouvait compter.
Voilà ce qu'on peut dire sur les trois héros du livre de 1957.
On voit que les noms des personnages fleurent bon la Provence ! Et on remarque qu'il n'y a pas de chien dans cette histoire.
Le récit est le même dans son ensemble, mais son intégration dans l'univers des six compagnons apporte évidemment des modifications. Le premier chapitre, par exemple, nous présente la bande faisant route vers le sud sur leurs vélomoteurs, tandis que le premier chapitre du livre de 1957 nous présente les trois copains décrits plus haut.
L'adaptation est visible, ainsi, c'est Mady qui est vendeuse de nougat. Les dialogues des trois garçons du livre de 1957 sont redistribués à l'un ou l'autre des
compagnons. Détail important, on attribue un rôle à Kafi, qui est un pure création. C'est aussi la preuve que l'auteur peut, lorsqu'il le veut, rendre son récit crédible sans la présence si pratique, (pour trouver les pistes, défendre les compagnons) d'un gros chien loup.
Farigoulette, personnage important, garde son nom de 1957. Le garçon mystérieux garde aussi son nom,
Ludovic Barois.
Personnages secondaires et lieux sont sensiblement les même. La façon de s'exprimer des gens est un peu plus moderne dans la version des six compagnons.
Voici un petit dialogue dans ses deux versions :
La disparue de Montélimar :
" Tu peux avoir confiance, dit Poulou, je n'ai rien dit... et pourtant, je sais qui tu es.
--tu sais ?
--Tu t'appelles Ludovic Baroiset tu viens de Troyes."
Les six compagnons et la disparue de Montélimar :
"Ecoute, fit Mady à son tour, tu as tort de te taire. Nous savons qui tu es. Tu viens de Troyes et tu t'appelles Ludovic Barois."
Le mystère, si mystère il y a, se trouve dans ces simples questions : pourquoi Paul-Jacques Bonzon a-t-il repris cette histoire une deuxième fois ? A-t-elle pour lui un intérêt particulier ? Cette histoire s'inspire-t-elle de faits réels ?
Seule une meilleur connaissance de l'auteur et de son oeuvre pourrait nous donner une réponse.
Serge
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